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Jafar Panahi 

  • Photo du rédacteur: Marie Ange Barbancourt
    Marie Ange Barbancourt
  • il y a 6 jours
  • 4 min de lecture

Jafar Panahi 

Le plus Résilient des cinéastes Iraniens sera au Festival de Cannes

Présente Un Simple Accident en Compétition au Festival de Cannes 2025.

 

Par Marie Ange Barbancourt

Rédactrice en Chef et Directrice du développement Diamont History Group

 

« Après un simple accident, les événements senchaînent…»

 

Il y a tout un mystère autour de ce film et de l’enchaînement des scènes. Le fil dramatique n’est pas dévoilé et on peut présager d’un film à portée politique qui d’ailleurs a été tourné dans le plus grand secret.  Il y a toujours eu des tensions vives autour du cinéma de Panahi.  Je me souviens de son passage à Montréal en 2009 au FFM où une bonne partie du tapis rouge arborait un foulard vert en soutien au cinéaste.


Jafar Panahi I Crédit _ Festival de Cannes
Jafar Panahi I Crédit _ Festival de Cannes

Dès le début de sa carrière, il connaît les grandes tribulations dans son pays pour la portée de son cinéma.  Son premier long métrage, Le Ballon Blanc passe par la vision d’un enfant tout en étant critique du déséquilibre social,  film sorti en 1995 qui  avait obtenu la Caméra d’or à Cannes.  Cinéaste engagé, il prend position dans ses films, accuse et dénonce sa société pour les atteintes à la liberté.  Dans le film Le cercle (2000, Lion d’or à Venise), il dénonce la condition des femmes. Son film Sang et or (2003, succès critique à l’international, Prix du jury Un certain Regard à Cannes), sera présenté ailleurs dans de grands festivals, interdit en Iran pour toute diffusions publique et privée, une virulente charge contre le régime des mollahs. Un film coup de poing qui passe par un livreur de pizza qui vient livrer dans un immeuble d’appartements, d’entrée de jeu, la table est mise pour une histoire socialement déchirante.  Son film Hors-jeu  censuré  aussi est une dénonciation de la place réservée aux femmes de son pays à leur traitement différentiel par rapport aux hommes. Dans ce film, des femmes tentent d’assister à un match de football en se déguisant (Ours d’or à Berlin en 2006 ).


Affiche Le Ballon Blanc
Affiche Le Ballon Blanc

En 2009, président du jury du Festival des films du monde (1977-2018, un grand festival international qui malheureusement n’existe plus),  il porte un foulard vert, emblème de l’opposition, pour la montée des marches (J’y étais). Une bonne partie de la classe  politique et des artistes le suivent. L’année suivante, retenu comme Juré au Festival de Cannes, il ne se présentera pas, détenu dans une prison en Iran, il en sortira après une grève de la faim et assigné à résidence. Son film l’accordéon fera bonne figure à la Mostra de Venise en cette même année 2010, mais sans lui.  Frappé d’interdit de filmer, le cinéaste concoctera quand même Ceci n’est pas un film avec la complicité du réalisateur iranien Mojtaba Mirtahmasb, un film où il parle de son dernier projet censuré et de la difficulté d’être cinéaste dans ce pays-là.

En 2012, il se joint à l’auteur et cinéaste Kambuzia Partovi (1955-2020), et tourne sous forme de docu-fiction le film Pardé en cachette. Le long métrage est sorti en 2013 (Ours d’argent, Berlin 2013).  Le cinéaste poursuivra son œuvre dans le plus grand silence avec Taxi Téhéran (Ours d’or, Berlin 2015) interdit de voyage. C’est au Festival de Cannes qu’on présente son œuvre Trois visages où les protagonistes incarnent leur propre personnage. Trois générations d’actrices sont mises à l’avant-plan dans cette histoire docu-fiction qui fait ressortir toute la difficulté d’être femme, d’être artiste.  Quand il tourne le film Aucun ours (No Bears) en 2022, le cinéaste était déjà condamné une peine de prison assortie d’interdiction de tourner durant 20 ans.  Et c’est en défiant ses bourreaux qu’il tourne ce film entre l’Iran et la Turquie, salué par la critique et ayant reçu le prix spécial du jury à Venise, c’est une charge contre la censure où le cinéaste joue son propre personnage. Emprisonné, il n’était pas présent.


Un peu de lumière en 2023 où il a eu une levée sur l’interdiction de voyage.


Un Simple Accident I Copyright Media Gallery
Un Simple Accident I Copyright Media Gallery

Il sera, on l’espère, au Festival de Cannes pour nous présenter son dernier film, Un Simple accident, un titre qui laisse présumer des intrigues prenantes et des situations imbriquées, l’une dans l’autre, pour nous apporter son nouveau constat socio-politique.


Au moment où les démocraties sont en danger un peu partout dans le monde, le cinéma doit prendre une place de plus en plus essentielle et remplir sa fonction de vérification de l’état du monde, et c’est ce que fait le cinéaste iranien Jafar Panahi dans son cinéma coup de poing. Défier tous les interdits dans un pays où tous les droits sont bafoués : non seulement il mérite le respect de toute l’industrie cinématographique, mais aussi celui des sociétés, parce que les films de Panahi ont une portée universelle.

 

Le Festival de Cannes a lieu du 13 au 24 mai 2025

 

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