Le nouveau film de Juraj Lehotský était présenté en avant-première lors du Czech-In Film Festival, à Paris. Quand le cinéma devient musique, quand la musique devient cinéma…

Le réalisateur et scénariste slovaque Juraj Lehotský s’est fait connaître par la voie du documentaire. Diplômé en photographie à l’Ecole secondaire des arts appliqués de Bratislava (1994), il étudie la réalisation de films documentaires à la VŠMU, l’Académie des arts du spectacle de Bratislava (2000). Après plusieurs courts-métrages documentaires, il sort, en 2008, son premier long, Slepé lásky (Blind Love), film qui sera présenté lors de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes en 2008. Il recevra par la suite bon nombre de prix dans plusieurs festivals internationaux. En 2013, tout en continuant les documentaires, il se tourne vers la fiction avec Zázrak (Miracle), un film qui remportera le prix spécial du jury lors du festival Karlovy Vary IFF, remportant d’autres prix comme à Chotěbuz ou encore à Vilnius. Après Nina en 2017, le film Symphonie Plastique (Plastic Symphony) est son troisième film, dans la catégorie fiction.

Symphonie Plastique

Non sans faire penser au film Les Jumeaux avec Arnold Schwarzenegger et Dany De Vito, Plastic Symphony raconte l’histoire de Matúš et David, demi-frères musiciens de rue, qui aspirent à un type de bonheur différent.
Matúš Vrba (Bartosz Bielenia) est un violoncelliste talentueux qui avait le monde à ses pieds, mais qui a dû abandonner sa carrière prometteuse lorsque sa mère adoptive est tombée malade. Son frère David (Vojtěch Zdražil), quant à lui, essaie de profiter de tout ce que la vie a de bon à lui offrir. Vivant comme musiciens de rue, ils sont unis, en plus du destin, par une contrebasse qu’ils jouent à deux mains. Matúšretrouve son ami Albert (Sabin Tambrea) qui lui fait une offre intéressante lui ouvrant les portes d’un monde luxueux, mais ses ambitions restent insatisfaites. Malgré sa réussite, il ne se sent pas heureux. Au contraire, David trouve son bonheur dans un travail discret en faveur des nécessiteux, auprès de Lenka (Judit Bárdos). Les deux frères reconnaissent que le succès, l’éclat et la reconnaissance des gens autour ne signifient pas nécessairement leur bonheur personnel.
Une distribution internationale
Alors que dans la version originale, on parle slovaque, allemand, français et anglais, ce chef-d’œuvre du cinéma européen offre une distribution de haut vol avec le brillant acteur polonais Bartosz Bielenia, d’une justesse sans équivoque dans le rôle de Matúš Vrba, mais aussi le surprenant acteur tchèque Vojtěch Zdražil dans le rôle de David, l’excellent acteur et violoniste germano-roumain Sabin Tambrea dans le rôle d’Albert, et la grande actrice slovaque Judit Bárdos, qui joue Lenka, un contre-emploi intéressant pour celle qui sera prochainement à l’affiche de sept films à venir.
Un autre personnage : la musique
La musique est un des rôles principaux du film. « Notre intention était de relier la musique à des mouvements en tant que personnage » nous confie Juraj Lehotský. En effet, dans ce film, construit comme une symphonie avec ses différents mouvements jusqu’au Finale inattendu, la musique parle, parfois débat, s’impose, parfois se bat pour exister et s’exprimer pour nous mettre en accord et trouver le chemin que cherchent les autres personnages : le bonheur. La bande originale, travaillée par Aleš Březina, fait résonner bon nombre d’œuvres, et pas seulement le classique, à travers des chefs-d’œuvres de Ludwig von Beethoven ou encore Amadeus Mozart, mais aussi du rap et du hard rock. Un délice pour les oreilles, une chaleur pour l’âme, une expression forte pour langage. Une BO qui mériterait bien une sortie en disque.
Présenté en France, en avant-première lors du Czech-In Film Festival 2023, le 21 octobre dernier, en présence du réalisateur, Plastic Symphony sortira prochainement dans les salles.
Voici la bande-annonce (en version originale)



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