Pedro Pascal
- Marie Ange Barbancourt
- 6 juin
- 4 min de lecture
Pedro Pascal
Un acteur lumineux qu’il faut redécouvrir!
Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en chef et Directrice du développement Diamont History Group
D’origine chilienne et considéré comme l’un des acteurs parmi les plus cool de sa génération, aujourd’hui dans la cinquantaine, il tient un des rôles principaux du film Eddington, de Ari Aster, qui a été présenté en compétition au festival de Cannes cette année.
Pedro Pascal célèbre son métier d’acteur en restant le plus proche possible du public dans ses faits et gestes. Grâce à cette 78e édition du festival, on a pu découvrir un homme plus extraverti qu’on ne le pensait. Sa générosité envers le public, les photographes et ses partenaires interpelle tout un chacun. Il est radieux et affiche une sérénité qui fait souvent défaut à beaucoup. Adulé par la foule, aimé de tous pour son charisme et sa façon d’assumer son rôle d’homme avec candeur et singularité.
Ted Garcia dans le film de Ari Aster
Dans le film Eddington dont la toile de fond est la période du Covid, Pedro Pascal incarne le maire de la ville, Ted Garcia, qui impose le port du masque alors que Joaquin Phoenix tient le rôle du shérif Joe Cross, qui ne veut pas s’y soumettre. Il y aura une confrontation entre le maire et le shérif sur fond de complotisme. Cela soulève les uns contre les autres. Ari Aster (Beau is Afraid , Héredity, Midsommar) approfondit dans ce film la folie, la condition humaine et la fracture sociale. Il dresse le portrait d’une Amérique en colère. Un thriller où le réalisateur met en exergue une société nouvelle, transformée post-covid. aussi le miroir d’un monde à la dérive dans tous ses états abordant le sujet de manière réaliste pour ce quatrième film. Tout un constat social corrosif.
Comme il fallait s’y attendre, avec la conjoncture actuelle, plusieurs acteurs ont été interpellés, ou se sont exprimés sur l’Amérique de Trump. La portée de ce film a suscité certaines questions dont la teneur a été révélée. Quand on a posé la question sur la charge politique que comporte le film et si retourner au pays leur faisait peur...
Pedro Pascal s’est exprimé en ces termes
« C’est la peur qui les fait gagner»
« Alors continuez à raconter des histoires, continuez à vous exprimer et continuez à vous battre pour être qui vous êtes », a-t-il poursuivi. « Fuck the people try to be afraid, you know ? Et ripostez. C'est la meilleure façon de raconter des histoires. Et ne les laissez pas gagner. » Extrait tiré de Variety
Pedro Pascal est un acteur engagé, il n’a pas peur d’afficher ses convictions, lui qui défend la communauté LGBT+, trans, ayant une sœur Trans (Lux Pascal). il portait fièrement un t-Shirt arborant le slogan «Protect the Dolls» à Londres lors de la présentation du film Thunderbolts le dernier film Marvel. (Protects The Dolls est utilisé pour soutenir les femmes trans souvent qualifiées de poupée dans la communauté LGBT. Symbole de lutte créé dans les années 80 repris sur les t-shirts du designer Conner Ives qui est devenu emblème de lutte à l’ère trumpienne. (le designer verse d’ailleurs les bénéfices à l’ American organisation Trans Lifeline)
Un chemin constant
Il incarne des seconds rôles durant des années avant d’être mis à l’avant-plan dans des séries comme Games of thrones, Narcos, il incarne Din Djarin un personnage de Star Wars, ou encore le personnage de Joel Miller tiré de la série de jeux vidéo The last of us. Pedro Pascal est parmi les cent personnes les plus influentes en 2023 selon le Time 100 (liste de 100 du magazine américain Time érigée depuis 1998).
Ses origines
Ses parents, des médecins venus du Chili, pour fuir la dictature de Pinochet. Sa mère Veronica Pascal, Pédopsychiatre et son père José Pedro Balmaceda, médecin spécialiste. Il a 9 mois quand sa famille fuit le pays, avant de franchir le sol des Etats-Unis, la famille passera par le Danemark où on les accepte comme exilés politiques. C’est au Texas que grandit le jeune Pedro, qui étudiera plus tard à la prestigieuse école Tisch school of the arts de l’université de New-York (école créée dans les années 60 enseignement de qualité dans les domaines du théâtre et du cinéma, où ont étudié des réalisateurs comme Martin Scorsese, Oliver Stone, Jim Jarmush, des acteurs et actrices tel que Woopi Golberg, Jeffrey Wright, Lady Gaga pour ne citer qu’eux. Plus tard s’ajouteront la danse et d’autres spécialités). Il en sortira diplômé en 1997.
À ses débuts il utilisait son nom de naissance Pedro Balmeceda pour ses premières apparitions à l’écran avec Buffy the vampire slayer, une série télévisée ou encore The good wife ou Homeland, mais il a très vite compris qu’il serait mieux d’utiliser le nom de famille de sa mère pour simplifier. Il se fera remarquer réellement dans la seconde moitié de la décennie avec, entre autres Games of Thrones, la série Narcos dans le rôle d’un agent de la DEA Javier Pena, lui vaudra en 2015 une belle reconnaissance. Il fera ses apparitions à Broadway dans le Roi Lear. Il jouera aussi dans le film The Unbearable Weight of Massive Talent formant un duo avec Nicolas Cage, il sera à l’affiche du premier film de Ethan Cohen réalisé sans la collaboration de son frère Joel. Pour ne citer que ces films.
Entre séries télévisées, courts-métrages, longs métrages, entre son premier court en 1996 en passant par sa première série Undressed en 1999, où il incarne Gregg. Et son premier film et téléfilm entre 2001 et 2005, l’acteur affiche un cheminement constant, même si on le retrouve dans des rôles secondaires. Parmi ses films notables on retrouve Gladiator II (2024), The Wild Robot (2024), The Uninvited (2024), Drive-Away Dolls (2024).
Il marque par sa gentillesse, son empathie envers ses semblables et sa façon d’aborder son métier avec un naturel déconcertant et c’est ce qui fait de Pedro Pascal le nouveau symbole d’une masculinité sans fausse note. Il est lumineux. Avec Eddington Pedro Pascal assoit sa position d’acteur de premier plan. Les prochaines années seront sûrement fastes.
Eddington (2025) | First Official Trailer
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