Le Sacrifice
- Koua Faustin André Cédric
- 4 juil.
- 3 min de lecture
Le Sacrifice
Quand le cinéma ivoirien affronte ses démons
Par Faustin André Cédric Koua
Ce mois-ci un nouveau cri traverse les écrans des cinémas Pathé Cap Sud et Majestic CI à Abidjan : Le Sacrifice, nouveau thriller choc réalisé par Landry Agbadou, auteur du mémorable GLA. Une œuvre sombre, haletante, viscérale, qui place le spectateur face à une question essentielle jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour survivre ?

Un piège ancestral tendu à l’homme moderne
Le film s’ouvre sur Koumassi, un homme sans repères, perdu dans une société qui l’a laissé tomber. Il trouve refuge chez Ayana, une femme fascinante, troublante, presque irréelle mais ce havre de paix n’est qu’un mirage, très vite, le spectateur plonge avec lui dans un univers de peur, de secret et de rituels sataniques, enracinés dans une époque coloniale oubliée mais jamais disparue.
Pris au piège d’un rite ancestral démoniaque, Koumassi devient le jouet d’une force maléfique qui le dépasse. C’est alors un véritable combat pour sa vie et son âme qui s’engage.
Avec une tension constante et une atmosphère oppressante, Le Sacrifice n’est pas seulement un thriller : c’est une descente dans les ténèbres de notre propre histoire.
Landry Agbadou : un cinéma de vérité et de courage
Le réalisateur Landry Agbadou signe ici un film percutant, engagé, et profondément africain. Dans sa note d’intention, il le dit sans détour
« Le Sacrifice est un cri d’alerte. Un film sur les choix impossibles, sur la peur qui paralyse et le silence qui tue »
iL ne cherche pas à plaire, il veut secouer, réveiller, bousculer les consciences. Dans un style tendu, brut, presque charnel, il fait du thriller un outil de réflexion sociale. Le bien et le mal s’y confondent, les masques tombent, et les vérités longtemps étouffées trouvent enfin leur voix.
Un casting magnétique pour une histoire qui dérange
Arthur Longville incarne Koumassi avec une intensité rare. Son regard, souvent perdu, parfois furieux, nous parle sans mot. Face à lui, Diaye Audrey est Ayana, l’énigme centrale, entre sensualité et mystère. Ensemble, ils forment un duo hypnotique qui tient le film à bout de souffle
Chaque plan, chaque silence, chaque regard pèsent lourd. Le travail de mise en scène est soigné, réfléchi, habité. C’est du cinéma sensoriel, viscéral, qui mord et qui marque.
Pourquoi il faut absolument voir Le Sacrifice
Parce que c’est un miroir tendu à notre société : Le film parle de ce que l’on tait. Il révèle les tensions, les douleurs, les pactes invisibles qui gangrènent encore nos réalités.
C’est du vrai cinéma africain, libre et audacieux : Landry Agbadou ne copie pas, il crée et puise dans nos racines pour faire jaillir une œuvre profondément originale.
Le Sacrifice est un thriller qui ne vous lâchera pas. Suspense, mystère, frissons… Le film vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière image.
C’est un acte de mémoire et de résistance. Derrière l’intrigue surnaturelle, il y a l’Afrique, sa douleur, son héritage, ses non-dits. Et il est temps d’en parler.
En conclusion
Le Sacrifice n’est pas un simple film. C’est un événement, un coup de poing, une expérience. C’est la preuve que le cinéma ivoirien est capable d’explorer des genres exigeants, avec force, intelligence et originalité.
À partir du 04 juillet, ne ratez pas ce rendez-vous au Pathé Cap Sud et Majestic Cinema CI. Le cinéma africain a trouvé une nouvelle voix. Et elle crie!
Le Sacrifice un film de Landry Agbadou
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