Marie Line et son juge
Un film touchant malgré quelques imperfections
Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en Chef et Directrice du développement des Magazines Diamond History Group
Marie Line et son juge, un film de Jean Pierre Améris relate l’histoire de Marie-Line (Louane Emera ) âgée de vingt ans, serveuse pleine d’entrain qui se fait engager comme chauffeur par un juge à la déprime et bougon (Michel Blanc). Une relation de travail qui va modifier le cours de sa vie.
Un film qui aborde la différence de classes sociales. Un sujet pertinent parce que c’est une réalité, cela a suscité beaucoup d’attentes quoique rafraichissant de voir cette jeune actrice donnant la réplique à ce grand acteur Michel Blanc n’est pas assez pour nous convaincre de la véracité du propos de par son traitement.
Un sujet grave traité avec un brin d’humour mais qui quelquefois manque de justesse. Les clichés et leçons de choses, une préoccupation trop évidente qui vient amener une certaine lourdeur au propos. Entre le juge un peu désabusé et la jeune fille mal dégrossie. Un duo improbable qui malgré tout fonctionne à quelques égards.
Le film est bien réalisé, filmé par une belle caméra de Virginie Saint-Martin. Il n’en demeure pas moins qu’on a tourné autour de l’histoire avant de vraiment y aboutir. Les dialogues auraient pu avoir plus de profondeur pour un tel sujet. Le cinéaste a peut-être voulu y mettre un peu de légèreté dans cette entreprise de charge contre les inégalités sociales. Un peu trop.
Michel Blanc est extraordinaire, Louane Emera surprend par sons sens de la répartie dans l’incarnation de son personnage. Elle nous surprend même si quelque fois elle manque de justesse dans son interprétation.
Victor Belmondo dans le personnage d’Alexandre s’avère être excellent dans son rôle porteur du propos à la manière d’un outil essentiel pour faire avancer l’histoire malgré sa lenteur.
Le film quoique intéressant est sans grande surprise et prévisible mais on accepte ce moment à l’imparfait que nous propose le cinéaste à cause de l’interprétation des acteurs qui en font un film touchant.
Un mot sur le cinéaste
« En 1987, Jean-Pierre Améris débute sa carrière et tourne dans sa ville natale, Lyon, trois courts métrages, parmi lesquels Intérim, qui lui vaudra l'année suivante le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand. C'est en 1992 qu'il met en scène son premier long, Le bateau de mariage, qui obtient, entre autres, le Prix de la jeunesse au Festival de Tübingen. Ensuite, il alterne entre fictions et documentaires, avant de livrer Les aveux de l'innocent, primé plusieurs fois au Festival de Cannes en 1996 : Prix de la Semaine de la critique, Prix de la Jeunesse et Grand Rail d'or. Deux ans plus tard, ses Mauvaises fréquentations, gagne le prix de la mise en scène au Festival de San Sebastian. En 2001, il met en scène Sandrine Bonnaire et Jacques Dutronc dans C'est la vie. Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré sont au générique de son film Les émotifs anonymes qu'il signe en 2010. L’homme qui rit, d’après Victor Hugo, film qui a été présenté à la Mostra de Venise. En 2015, avec Une famille à louer et en 2020 avec Profession du père, deux films coscénarisés par Murielle Magellan, il retrouve Benoît Poelvoorde. Son précédent film Les folies fermière (2022) avait comme l’un des interprètes, le regretté Guy Marchand. » ( extrait du communiqué de presse)
Un juge qui a besoin de se donner bonne conscience et une jeune fille à la dérive mais habité par l’espoir.
Marie Line et son juge est une adaptation du roman de Murielle Magellan « Changer le sens des rivières »
Sortie prévue au Québec le 28 juin
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