Le Loup-Garou
De Leigh Whannell
Un film Soporifique
Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en chef et Directrice du développement Diamont History Group
Le réalisateur de Invisible Man (2020) nous arrive avec un remake du film Wolf Man sorti en 1941 du réalisateur américain George Waggner des films Universal Monsters.

Le Loup-Garou (Wolf Man) se passant dans un huis-clos, attaque le cocon familial. Le film commence avec une belle intensité qui annonce le propos en nous broyant déjà les tripes, mais est-ce que l’intensité sera maintenue durant ces 95 minutes.
Blake (Christopher Abbott) a hérité de la ferme familiale alors que son couple ne va pas bien, il réussit à convaincre sa femme Charlotte (Julia Garner) d’aller vivre dans cette maison rurale de l’Oregon avec leur fille Ginger (Mathilda Firth). Ils sont attaqués par un animal invisible. Ils s’empressent de se barricader dans la maison, mais peu à peu le père devient de plus en plus bizarre en se métamorphosant.
Aujourd’hui, en regardant le film de loup-garou, peut-on le faire de la même manière ?
Au-delà du suspense et des sueurs froides, est-ce une métaphore de notre monde. Poser la question, c’est y répondre. Des monstres, des personnages hideux avec des crocs qui nous hantent depuis plus d’un siècle avec les effets spéciaux augmentent l’angoisse, la peur, la répulsion. Un écho de notre subconscient.

Un siècle hanté par des centaines de films d’horreur
Si les américains y ont trouvé une mine d’or dans le traitement du sujet, des cinéastes d’un peu partout dans le monde, s’y sont attardés de différentes manières.
Des centaines de films qui ont, au fil du temps, alimenté nos peurs, nos craintes avec la bonne dose d’angoisses et de sueurs froides.
Un mythe, une réalité, une projection de nos peurs, le grand écran nous renvoie les images déformées des loups-garous qui hantent le monde depuis toujours.
La valse horrifiante a débuté avec un film de 3 min considéré comme le premier : Le Manoir du diable (1896) de Georges Méliès et par la suite The Werewolf de Henry MacRae en 1913 (Henry MacRae, un réalisateur, producteur, scénariste et acteur canadien (1876-1944)). Un court métrage de 18 minutes,( film muet produit aux États-Unis, sera considéré comme le premier en Amérique). Film dont on ne retrouve plus aucune copie, dit-on. Henry MacRae, connu pour The Dragon’s Net (1920), Danger Island (1931), Détective Lloyd et The Lost Special (1932).
Il a fallu neuf ans avant que, du côté français, on aborde le sujet au cinéma avec Le Loup-Garou de Pierre Bressol (1874-1825), connu aussi pour Les Figures de la villa Mortain (1919), Les Figures de cire (1919), Une Goutte de sang (1920). Après viendront les Dracula et autres qui alimenteront notre peur durant des décennies.

Top des dix films Terrifiants des années 2000 selon la science
Parmi les 10 films d’horreur les plus terrifiants, selon des études scientifiques, dix figurent au palmarès du top 10 en évaluant le stress généré durant le visionnement selon les variations de pulsations cardiaques. Un classement donnant des notes entre 75 à 96 sur 100 :
La Main (2023) de Danny et Michael Philippou. Mia perd sa mère mystérieusement. Avec ses amis elles décident de se distraire avec un jeu de société . Mais ils vont trop loin, l’une d’elle ouvre une porte qu’elle n’aurait pas dû. Angoissant !
la Maison de l’enfer (2009) de Stephen Cognetti, un film à la Blair witch.
L’exorcisme d’Emily Rose (2005) de Scott Derrickson. La mort d’une étudiante lors d’un exorcisme mené par un prêtre. Un film terrifiant qui suscite la peur longtemps après. Derrickson est un maître du genre.
Smile ( 2022) de Parker Finn. L’histoire d’un psychiatre qui, après le suicide dans son cabinet de sa patiente, sera possédé par l’entité. Soporifique et terrifiant.
Hérédité (2018) de Ari Aster. Ce film raconte la découverte des terribles secrets de la famille Graham après la mort de la mère. Un thriller psychologique qui donne froid dans le dos. Terrifiant et complexe.
Conjuring les dossiers Warren (2013) de James Wan. Inspiré de faits réels c’est l’ histoire de deux universitaires démonologues, férus de sciences occultes, Ed et Lorraine Warren seront appelés par une femme qui se dit hanté par des esprits. Un film cauchemardesque, après on prie pour que ça ne touche personne qu’on connaît.
Insidious (2011) de James Wan. L’ainé d’une famille tombe sans raison apparente dans un coma, une voyante leur annonce qu’il est pris dans une dimension entre deux mondes.
The House (2022) de Kyle Edward Ball. Un film d’horreur expérimental qui nous amène dans l’univers de deux enfants dont le père disparait durant la nuit. C’est l’un des films les plus angoissants de ces dernières années par sa facture et son traitement.
Host (2021) de Rob Savage tourné durant le confinement, un moyen métrage qui se retrouve dans le top 10 : Une séance de spiritisme à distance s’avère être une mauvaise idée et tourne au cauchemar.
Sinister (2012) de Scott Derrickson. Un auteur passionné par le crime se retrouve au premier rang de l’horreur. Considéré comme l’un des films les plus terrifiant de ces dernières années. L’écrivain emménage avec sa famille et découvre des bobines de films au grenier, des assassinats filmés. Au fil de ses recherches une entité malveillante met sa famille en danger. Soporifique, angoissant ! Si le score scientifique est à 96 je donne un 100/100. Un film qui nous fait penser à deux fois non ? 10 fois quand on emménage dans des nouveaux lieux. Terrifiant !

Et si c’était vrai !
Ce que tous ces films ont en commun, c’est qu’ils nous ramènent à un certain questionnement : Et si c’était vrai ?
La peur que nos âmes ou nos vies s’en trouvent confrontés un jour nous font banaliser le sujet en les transformant en des simples histoires de peur pour neutraliser l’inconnu.
Toujours est-il la fiction n’est jamais trop loin de la réalité.
Le loup-Garou 2025 du réalisateur Australien Leigh Whannell Oppressant !
Revenons à ce film qui sort au début de 2025, un remake de 1941, de George Waggner. Le film est abordé dans une intimité qui nous donne un sentiment de claustrophobie avancée. Avec un Christopher Abbott inquiétant dans le rôle de Blake, et un casting qui nous offre une vision soporifique de la famille dans sa déconstruction, menée par la transformation graduelle du père et l’impuissance de sa famille apeurée. Le point psychologique est bien développé et l’effritement de la famille est maintenu dans un suspense qui nous met en état d’apnée.
Le réalisateur revisite le sujet avec brio dans sa mise en scène, mais quelques éléments viennent casser l’ambiance du film, notamment la crudité de la lumière ; on aurait souhaité un peu plus de subtilité de ce côté-là. Le film est bien campé par des acteurs qui nous communiquent leurs angoisses.
On attendait le réalisateur australien au tournant avec ce deuxième remake après Invisible Man. Il a réussi à nous offrir sa propre lecture du sujet avec intensité.
Le Loup Garou : un film oppressant qui plaira aux amateurs du genre.
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