Denzel Washington
- Marie Ange Barbancourt
- il y a 3 jours
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Denzel Washington
Avec un parcours Béni des Dieux
Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en Chef et Directrice du développement Diamont History Group
Washington sera à Cannes en compagnie de Spike Lee pour nous présenter Highest 2 Lowest qui sera projeté à Cannes le lundi 19 mai, à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Malcolm X. Spike Lee, avec Denzel Washington dans le rôle principal. Un duo qui promet.
L’annonce de l’arrivée de ce duo à Cannes suscite beaucoup d’enthousiasme tant dans l’industrie cinématographique que chez les cinéphiles pour cette œuvre réinterprétée par Lee et la performance de Denzel Washington qu’on espère sera au-delà de nos attentes.

J’ai envie de revisité le parcours de ce monstre sacré du cinéma en citant quelques films à chaque décennie. Un exercice difficile avec une telle filmographie, car il me faut faire un choix pour exprimer les sentiments qui m’animent.
Il y a de ces acteurs qu’ on a envie de voir ne serait-ce que pour marquer le coup. Ceux qui ont marqué le temps. Ce sont des acteurs mythiques avec leur charisme, la capacité d’endosser n’importe quel personnage. Denzel Washington fait partie de ceux-là. Cet acteur m’a toujours fasciné pour son calme, pour sa durabilité dans ce milieu où rien n’est jamais vraiment sûr. Mais il est parmi les élus. Il a eu une bonne assise, s’est doté d’un bon savoir avant de devenir acteur. Ce n’est pas par hasard s’il est devenu ce qu’il est parce qu’il a compris que tout le monde avait besoin d’un mentor. Sidney Poitier s’est révélé être un modèle pour lui, il a marché dans les traces de celui qui avait ouvert les portes pour les générations futures en refusant les rôles destinés seulement aux afro-américains (Premier noir a incarné des personnages hors cliché et qui s’est taillé une place en évitant les rôles Ghettos . Oscarisé, filmographie impressionnante, un traceur de chemin. D’ailleurs c’est Denzel qu’on avait choisi pour remettre l’Oscar Hommage à Sidney Poitier. On se souviendra du film qui a marqué l’esprit de plusieurs générations , Devine qui vient dîner dans un rôle atypique, un des premiers films à traiter le thème du mariage interracial, on assistait là au premier baiser d’un couple interracial au cinéma)
Bref ce n’est qu’une anecdote pour parler de Denzel Washington.
Sa venue au Festival de Cannes est un évènement en soi. Une petite dissection de sa carrière, juste pour se remémorer son parcours.
j’ai hâte de voir ce qu’il dégage comme humain. C’est ce côté qui va m’intéresser au-delà de la star.

Sa naissance et son cheminement
Né le 28 décembre 1954 dans l’État de New York. Fils de Denzel Washington senior Pasteur et employé du service des eaux à New York et sa mère Lennis Washington une esthéticienne qui possédait son studio de beauté. Le jeune Denzel fit ses études primaires au Pennington-Grimes de Mount Vernon ville de sa naissance. Puis une école privée, la Oakland Military Academy, il poursuivra ses études secondaire à la High School Maryland. À l’université Fordham (université catholique à New York) il choisit d’étudier la biologie et la médecine. Il se laissera plutôt attiré par le théâtre et le journalisme. Il détient son baccalauréat en théâtre, journalisme, lettres. Loin de s’arrêter il décide de parfaire ses connaissances durant deux ans au célèbre conservatoire L’American conservatory Theater à San Francisco.
Sa carrière débute au théâtre avec Othello de Shakespeare, (rôle qu’il reprendra en 2025) The Emperor Jones de Eugene O’Neill, il incarne Malcom X dans la pièce When the Chickens Come home to roost qui lui vaudra un prix. Quand il revient à New York Denzel se fait offrir des petits rôles.
C’est au début des années 80 que l’acteur aborde le cinéma avec un premier grand rôle dans le film Carbon Copy (1981), où il porte le personnage de Roger Porter le fils illégitime de Walter Whitney. En 1987 Il prendra la peau du leader noir Steve Bico figure de la lutte contre l’Apartheid dans le film Cry Freedoom (Cri de liberté), du Britannique Richard Attenborough. Il fera entre temps quelques autres films dont Glory du réalisateur Edward Zwick (1989), dans lequel il tient le deuxième rôle (film qui parle du 54e Régiment durant la guerre de sécession et constitué de soldats Afro-américain), il récolte l’Oscar du Meilleur Acteur dans un second rôle. Il travaille avec des réalisateurs tels que le réalisateur canadien Norman Jewison, les réalisateurs américains Sidney Lumet , Michael Schultz, pour ne citer qu’eux.

Le chemin de cinéma en continuité
Les années suivantes, la rencontre avec Spike Lee sera déterminante. Après avoir incarné le rôle de Bleek Gilliam un trompettiste dans Mo’ Better Blues (1990), du réalisateur, il se verra offrir le rôle de Malcolm X (1992), où il se surpasse dans son interprétation et assoit vraiment sa carrière.
Il mène une carrière prolifique. On se l’arrache, les réalisateurs tel que Kenneth Branagh, Antoine Fuqua le demandent. Il est doté d’une telle force dramatique qu’il est capable d’aborder des personnages complexes. Dans le film politique Affaire Pélican (1993), Washington incarne avec virtuosité le journaliste Gray Grantham du Washington Herald. Un succès public, un film marquant de sa carrière. Philadelphia de Jonathan Demme (1993, avec Tom Hawks), ce film qui aborde la question du sida et de l’homophobie tiré d’une histoire vraie est pour moi l’un des films les plus percutants de l’acteur qui marque les années 1990.
Il rentre dans les années 2000
Avec le film Le plus beau des combats de Boaz Yakin (2000). Vient Training Day (2001 Jour de Formation), un film puissant de Antoine Fuqua où l’acteur est magistral dans la peau d'un policier intègre. Puis un thriller psychologique haletant John Q de Nick Cassavetes (2002), Il incarne John Quincy Archibald un père dont le fils est à l’hôpital qui en panique prend l’hôpital en otage. Autre film qui m’a marqué American Ganster (2007), de Ridley Scott sur le criminel américain Frank Lucas. Troublant de vérité. Dans The Taking of Pelham 123 (Tony Scott 2009 - L’attaque du métro 123), Il est Walter Garber un aiguilleur sur la ligne 6 du métro alors qu’un assassin prend en otage la rame du métro. Douze films au total entre 2000 et 2009
Il rentre d’emblée dans la deuxième décennie
Avec le film Le Livre d’Eli (2010) où il se retrouve dans une incarnation où l’acteur a un jeu tout en retenu et fait tout pour atteindre le but fixé. C’est un survivant, un guerrier dans ce monde postnucléaire.
Flight de Robert Zemeckis (2012), dans la peau d’un pilote de ligne, il fait atterrir son avion en difficulté et est encensé mais l’enquête va démontrer qu’il avait consommé de l’alcool et la drogue, il finira par avouer.
Equalizer (2014), de Antoine Fuqua son incarnation de Robert McCall nous renverse
2020 signe sa marche dans cette troisième décennie
Il fait le film The Little Thingsen 2021 (Une affaire de détails), qui malheureusement connaîtra une sortie restreinte avec la pandémie. La même année une adaptation de la tragédie Macbeth par Joel Coen qui connaît aussi une sortie mitigée et présenté sur Apple TV. Ensuite Equalizer 3 (2023), de Antoine Fuqua a retenu mon attention. Denzel Washington reprend son personnage Robert McCall, cette fois-ci retraité des assassinats d’état. Pour se donner une conscience défend les personnes opprimées. Il se réfugie dans le sud de l’Italie. Découvrant que ses amis sont sous l’emprise de la mafia locale, il va prendre les choses en mains. Ce sont les mêmes thèmes mais l’histoire nous tient toujours en haleine et Robert McCall rattrapé par son destin. L’acteur est sublime dans sa continuité du personnage.
Gladiator 2 de Ridley Scott (2024), il est un empereur romain Macrinus (règne 217-218), c’est la suite. même si Denzel tire son épingle du jeu ce n'est pas la meilleure version.
2020-2024 sont les années les moins productives de l’acteur.

Denzel Washington, Réalisateur-Acteur
La réalisation attire l’acteur, il entame cette nouvelle aventure en 2002 avec le film Antwone Fisher où il est le docteur Jerome Davenport. The great Debaters (2007 - Le grand débateur), il incarne le rôle titre celui de Melvin B. Tolson entraîneur de débat au Wiley College (un collège historiquement noir lié à l’église méthodiste du Sud), avec des dialogues percutants un constat social du Texas pendant la grande dépression, avec ce que tout cela comporte d’injures et d’humiliations.
Fences (2016) tiré de la pièce de théâtre du même nom. Il campe le personnage principal, un joueur de baseball devenu éboueur qui n’a jamais accepté de ne pas avoir un reconnaissance pour sa qualité de joueur qu’il juge brimé par le racisme. Il reporte ses frustrations sur son fils. Washington démontre son talent de réalisateur et sa capacité à tenir deux casquettes en même temps.
Sa dernière réalisation Le journal de Jordan qu’il réalise en 2021 relate l’histoire d’un sergent lors de la guerre en Irak qui écrit un journal à son fils le préparant à vivre sans lui (Un récit tiré d’une histoire vraie).
L’un de ses derniers films Highest 2 Lowest à Cannes
Son dernier film Highest 2 Lowest de Spike Lee qui sera présenté au festival de Cannes. Thème exploité dans le film du célèbre réalisateur japonais Akira Kurosawa (1910- 1998), High and Low (Entre ciel et l’enfer 1963).
Ce film qui sera en avant-première au Festival de Cannes suscite beaucoup d’attentes. Il est inspiré du film de Kurosawa, l'un des réalisateurs qui est pour Lee une source d’inspiration. Ce n’est pas un remake - précise t-il mais une réinterprétation de l’oeuvre de Kurosawa.

Résumé
New York, lorsqu'un magnat de la musique est ciblé pour une rançon, après l'enlèvement d’un proche, Il se retrouve confronté à un dilemme moral de vie ou de mort.
Dans une entrevue avec le magazine Variety Spike Lee dit à propos de Denzel Washington :
« Nous sommes frères. Ça fait 18 ans que nous avons tourné notre dernier film ensemble. C'est un écart. Mais j'ai été surpris que ce ne soit pas le cas. J'ai eu beaucoup de chance d'avoir travaillé avec lui sur cinq films. On n'a pas besoin de se regarder. On fait notre truc, tout simplement. »
Highest 2 Lowest avec aussi Jeffrey Wright, ASAP Rocky, Ilfenesh Hadera. Une sortie est prévue en juin prochain.
Cette année on attend deux autres films avec Denzel Washington: Hannibal de Antoine Fuqua, Black Panther 3 de Ryan Coogler.
L’acteur multi récompensé,
Un béni des Dieux !
J'aime beaucoup l'acteur