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Photo du rédacteurSerge Leterrier

Chronique de Cannes 9

Chronique de Cannes 9

Vent de fraicheur sur la croisette pour un Show chaud !


Par Serge Leterrier

 

« À Cannes, il y a les choisis, les malheureux, les stars, des gens qui vont vendre leur scénario à la sauvette, cela représente vraiment tout ce qu'est le cinéma. » de Sophie Marceau 

 

Nous sommes à quelques heures du dénouement de ce 77e Festival de Cannes, et  plusieurs films qui sont fortement pressentis pour remporter la Palme d’Or. Voici, personnellement, trois films qui ont fait sensation et qui pourraient être en lice pour le prestigieux prix :

 

Emilia Perez de Jacques Audiard : Jacques Audiard est l’un des cinéastes les plus respectés de sa génération. Son film pourrait bien être un sérieux prétendant à la Palme d’Or.

Diamant brut d’Agathe Riedinger : Ce film a également fait sensation et pourrait être en lice pour ce merveilleux prix.

The Girl with the Needle (La jeune fille a l’aiguille) de Magnus Von Horn : Ce film offre un regard unique sur le monde et pourrait être, lui aussi,  un prétendant à la Palme d’Or.

 

Mais voilà, la décision finale revient, bien évidemment, au jury présidé par la réalisatrice américaine Greta Gerwig. Nous attendons avec impatience l’annonce des résultats ce soir lors de la cérémonie de clôture… Et que le meilleur gagne !

Photo Charlotte Le Bon dans le film Niki - Copyright Wild BunchStars

Niki

De Céline Sallette

 

Présenté en sélection d'Un Certain Regard

 

Catherine de Saint-Phalle, connue sous le nom de Niki de Saint Phalle, est une plasticienne, artiste peintre, graveuse, sculptrice et réalisatrice de films franco-américaine, née à Neuilly-sur-Seine le 29 octobre 1930 et morte à La Jolla (Californie) le 21 mai 2002. Ce que vous vous ignorez peut-être, c’est que cette artiste a été découverte par un chasseur de tête lors d’un bal. Elle devient, dès lors, mannequin posant pour les photographes de mode les plus renommés de l’époque.

 

L’histoire

Paris 1952, Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Depuis l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer.

 

« Niki de Saint Phalle sculpte comme Arman accumule, comme Spoerri digère ses reliefs de repas dans de la résine epoxy, comme Christo emballe, comme Hains et Villeglé collent déchirent et décollent, comme Tinguely soude et démonte. » Jean Louis Ferrier et Yann le Pichon

 

Niki, le premier long métrage de la réalisatrice Céline Sallette, est une exploration passionnante et émouvante de la vie de cet artiste de renommée internationale. Ce biopic couvre une période de près de dix ans de la vie de Niki, une période qui a été marquée par des luttes personnelles et artistiques. Sa période de mannequinat et ses traumatismes subis pendant  l’enfance ( elle a été violée par son père à l’âge de 11 ans) ont eu raison de son équilibre psychique. En 1953 elle sombre dans la dépression et est hospitalisée à Nice. C’est l’art qui va l’apaiser et surtout la remettre de nouveau en lice et reprendre part à cette compétition de l’existence.  Le film dépeint d’ailleurs  Niki comme une véritable guerrière, en lutte constante avec ses  démons, trouvant dans l’art un exutoire  et une expression nouvelle. Elle se mobilise et c’est dans les livres illustrés édités dans les années 80/90,  qu’elle va commencer à combattre l’injustice. Quelques années après elle écrit sur  la douleur l’inceste dans « Mon secret », (1994). Un livre qui  va ouvrir la voie à des  millions de femmes qui partagent cette blessure béante indélébile. Elle alterne des phases de résilience et de destruction, un thème qui est particulièrement pertinent dans sa vie.


C’est avec une réussite avérée, dans l’élégance et la justesse,  que Céline Sallette va évoquer le destin de Niki de Saint Phalle. Certains ont critiqué  les  choix scénaristiques de la réalisatrice, ce qui a rendu l’intrigue confuse.

Une très belle performance de Charlotte Le Bon, l’interprète de  Niki, est très efficace et crédible dans ce rôle. Elle a réussi à capter les émotions de l’artiste et  à s’approprier de son esprit combatif. Un hommage poignant à Niki qui a dû lutter pour gagner la reconnaissance et qui a utilisé l’art comme une arme pour se libérer. Malgré quelques critiques, le film a été bien accueilli sur la croisette.

 

Je vous conseille de découvrir cette artiste, en dehors de cet article, pleine de ressources, d’expériences et de passion. Bonne recherche à vous !

Affiche - Copyright THE APARTMENT SRL - NUMERO 10 SRL - PATHÉ FILMS ALL RIGHTS RESERVED - Gianni Fiorito

Parthénope

De Paolo Sorrentino

 

Sélection officielle

 

Synopsis : 

La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour. Les amours vraies, indicibles ou sans lendemain qui vous condamnent à la douleur mais qui vous font recommencer. Le parfait été à Capri d’une jeunesse insouciante malgré un horizon sans issue. Autour de Parthénope  (nommée d'après la mythique sirène), les Napolitains. Scrutés, aimés, désillusionnés et pleins de vie, que l’on suit dans leurs dérives mélancoliques, leurs ironies tragiques et leurs moments de découragement. La vie peut être très longue, mémorable ou ordinaire. Le temps qui passe offre tout le répertoire des sentiments. Et là, au fond, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcelle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal.

 

Paolo Sorrentino présente un long métrage à la beauté visuelle qui fait écho à la légende de la sirène napolitaine. Une histoire qui effleure la mythologie de son souffle picaresque  mettant en scène une jeune femme, transformée en déesse par le regard de l’homme et qui se lance dans un voyage introspectif, guidée par ses propres expériences. Une allégorie menant à une réflexion enivrante sur la façon dont les gens et les lieux sont perçus, et comment ils se perçoivent eux-mêmes. Celeste Dalla Porta offre une très belle performance dans son rôle de Parthénope, une femme magnifique qui attire les regards.

 

Après la projection du film, le public a positivement réagi en offrant au réalisateur et à son équipe une standing ovation de neuf minutes. Cependant, le film a suscité des divergences nombreuses. Certains le considèrent comme un "traité exquis sur la beauté cinématographique", tandis que d’autres le trouvent trop riche pour être digéré et aussi une "coquille vide". Il est également critiqué  pour son déséquilibre narratif et pour avoir passé trop de temps à mettre en valeur la beauté de Parthénope, au détriment de l’évolution de son personnage.

Malgré cela,  Parthénope, il me semble,  est un film visuellement à voir, qui rend hommage à cette beauté cachée de Naples et à la complexité de la vie d’une femme.


Le 77e Festival de Cannes s'achève, le rideau va se refermr dans quelques heures avec des heureux, des déçus et des révoltés sûrement, pour ne pas avoir reçu de récompenses... Une année qui se termine avec une sélection riche en rebondissements, en standing ovations, en scandales aussi. Attendons que s'égrènent les heures pour connaître les lauréats...



 

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