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Chronique de Cannes 5

Chronique de Cannes 5

Week-end sur la Croisette


Par Serge Leterrier


« Cannes, c'est d'abord un escalier : un escalier facile à monter… difficile à descendre. »

De Claude Lelouch – Itinéraire d’une enfant gâté

 

Ce week-end de Pentecôte sur la Croisette a été riche en émotions et en découvertes cinématographiques. Des films de tous genres et de toutes origines ont été projetés, offrant aux spectateurs une plongée dans des univers aussi variés que captivants.

Parmi les films présentés, l’excellent Emilia Perez de Jacques Audiard, Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos, mais aussi  Oh, Canada de Paul Schrader avec Richard Gere et Uma Thurman, Horizon, An American Saga  de Kevin Costner ont particulièrement retenu l’attention.. Cette fin de semaine a également été marquée par la présence de nombreuses célébrités du monde du cinéma. Des acteurs et réalisateurs renommés tels que Richard Gere, Uma Thurman, Salma Hayek, Kevin Costner,  et même les politiques s'en sont donnés à cœur joie, comme Rachida Dati qui a accueilli l’équipe du film de Jacques Audiard en haut des marches du palais.

Photo Richard Gere, Uma Thurman dans le film Oh, Canada - Copyright Oh Canada-LLC ARP

Oh, Canada

De Paul Shrader

 

« C’est ma dernière prière, et on ne ment pas quand on prie », Leonard Fife (Richard Geere dans Oh, Canada)

 

Synopsis

À la fin des années 1960, Leonard Fife s'est réfugié au Canada après avoir fui les États-Unis pour ne pas participer à la guerre du Viêt Nam. À Montréal, il deviendra un cinéaste reconnu et une figure importante de la gauche en révélant plusieurs affaires de corruption. Aujourd'hui, alors qu’il est atteint par un cancer incurable, il accepte d’accorder une ultime interview à l’un de ses disciples, Malcolm MacLeod, afin de livrer tous ses secrets et de revenir sur sa vie.


Oh, Canada, une réalisation de Paul Schrader, est un long métrage qui a fait sensation lors de sa présentation. Il dépeint la vie d’un documentariste canadien de renom. Une œuvre touchante et révélatrice. Ce film  est construit comme un puzzle, un assemblage de flash-back dispersés ça et là dans différents formats. Richard Gere, avec qui il avait déjà travaillé sur American Gigolo en 1980 joue le personnage de Léonard Fife. L’épouse de ce dernier est incarné par l’excellente actrice Uma Thurman.

Oh, Canada est une adaptation du dernier livre de l’écrivain américain Russell Banks, décédé en janvier 2023. En 1997, Schrader avait déjà adapté un de ses romans pour réaliser Afflictions, qui avait valu à James Coburn l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.

Dans une performance puissante et convaincante, Richard Gere donne vie à son personnage  aux portes de la mort. Le film a reçu des éloges pour sa représentation poignante de la fin de vie et les souvenirs fragmentés d’une icône du cinéma. Paul Schrader,  77 ans, a été salué par la critique du Figaro pour son retour en force au Festival de Cannes, réussissant à se réinventer avec un film centré sur la maladie.

Toutefois, certains critiques ont souligné que le film pourrait être quelque peu déroutant pour le public. Il appartient à chacun de nous de se faire une idée. Néanmoins, Oh, Canada a été globalement bien accueilli sur la Croisette.

Photo Faye Dunaway dans le film Portrait d'une enfant déchue - Copyright Carlotta Films

Faye

De Laurent Bouzereau

 

Un très beau documentaire de Laurent Bouzereau qui milite pour la valorisation et la sauvegarde de l’héritage cinématographique. Il est évident qu’il soit sélectionné dans la section Cannes Classics, qui fête cette année son 20ème anniversaire. La mission du Festival est primordiale  car elle permet de donner aux futures générations la possibilité de découvrir des films qui ont marqué leur époque et aussi l’histoire du cinéma. En rendant hommage à Faye Dunaway, Cannes Classics met en exergue son œuvre mais aussi cette mémoire collective, indispensable à mes yeux.

 

Faye est un hommage sincère et touchant à une actrice qui a marqué l’histoire du cinéma. Sa projection au Festival de Cannes témoigne de l’importance de son parcours et de son influence dans cette industrie. Le cinéaste  a réalisé un documentaire poignant dans l’intimité de l’actrice connue pour ses grands rôles comme Bonnie & Clyde (Oscar de la meilleure actrice, en 1967), Chinatown où elle reçut le même trophée en 1975,  ainsi que Network (1975), pour ne citer que ces trois succès.

 

Faye s’aventure audacieusement et respectueusement dans de nouvelles révélations personnelles de l’actrice, y compris ses combats contre le trouble bipolaire, l’historique familial et comment la profondeur des personnages qu’elle interprète influence constamment son identité dans la réalité. 

 

Le film Faye en présence de l’actrice, a reçu un accueil chaleureux et enthousiaste lors de sa projection. Laurent Bouzereau a révélé que la réalisation du film n’a pas été une tâche facile, car l’actrice plus habituée à travailler à partir d’un scénario a dû apprendre à s’adapter et à s’interpréter dans sa vie réelle. Un film réalisé  dans le respect et la tendresse où les émotions sont omniprésentes par le regard de Laurent Bouzereau, sincère dans sa démarche et dans l’histoire qu’il a voulu raconter.

 

La vulnérabilité et la sensibilité de Faye Dunaway, dans le film, ont été louées par les critiques présents à la projection. Ils ont souligné sa détermination et le travail acharné dont elle a fait preuve durant toute son impressionnante carrière. Le public a lui aussi été touché par la sincérité de Faye Dunaway lorsqu’elle a parlé de ses succès professionnels et de ses confidences étonnantes sur son état de santé. Un témoignage puissant qui devrait en inspirer plus d’un. Faye a su captiver le public et la critique, offrant un regard profond et émouvant sur la vie et la carrière de cette icône du cinéma.

Illustration ©Les studios Ghibli

Les Studios Ghibli

Palme d’Or d’Honneur

 

C’est désormais chose faite. Le 77e Festival de Cannes a franchi une nouvelle étape historique en attribuant pour la première fois une Palme d’or d’honneur à un collectif. Le studio d’animation japonais Ghibli a eu le privilège de recevoir cette fabuleuse distinction. Créé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, le Studio Ghibli est salué par la profession pour ses créations et ses animations exceptionnelles, qu’elles soient japonaises ou internationales

 

En hommage, quatre courts-métrages inédits du Studio Ghibli ont été dévoilés à Cannes. Ces films, jamais présentés en dehors du Japon, ont offert aux spectateurs une opportunité unique de découvrir de nouvelles créations de ce studio légendaire. Ces courts-métrages illustrent la créativité de l’animation japonaise qui, par l’innovation et la maîtrise technique du dessin, imprime la marque de fabrique du Studio Ghibli. Une immersion garantie pour les spectateurs qui se sont  glissent facétieusement dans des mondes variés et fascinants, découvrant des récits émouvants et imaginatifs.

 

la Palme d’Or d’Honneur a été remise à Gorō Miyazaki, fils de Hayao Miyazaki,  réalisateur et directeur du développement créatif du parc Ghibli. Il a reçu le prix au nom de tout le Studio Ghibli. Une bien belle récompense… Amplement méritée !

 

 

Un festival qui continue sur sa lancée avec des films, des stars, des photographes, des soirées s’égrenant jour après jour pour animer la grande messe du cinéma…

Bon Cannes à vous et à jeudi !


Conférence de presse avec l'équipe du film Oh, Canada - images ©Festival de Cannes - Subscribe to the Festival de Cannes channel: http://bit.ly/FestivaldeCannes-YouTube Our official website: http://www.festival-cannes.com 




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