Barbie
un film fantaisiste à souhait, avec Audace et créativité
L’un des plus grands succès du Box-Office Nominé aux Oscars
Par Marie Ange Barbancourt
Rédactrice en chef des Magazines Diamont History Group
Je fais partie de la génération qui a joué avec Barbie et qui aurait fait un coup de sang si les parents n’en avaient pas acheté. Quand le film est sortie, je n’ai pas couru vers la première salle non loin de chez moi pour les voir dans un monde réel.
Je m’entends encore crier au secours en voyant la bande annonce. Cette Barbie qui m’a hanté enfant parce que je n’aimais plus trop sa compagnie en raison de plusieurs cadeaux du même genre, revenait sous la forme de vrais personnages cette fois-ci. L’univers bonbon ne m’enchantait guère. Une immense publicité, un coup de marketing de Mattel qui à l’ère des jeux électroniques veut rappeler la présence toujours forte de Barbie me disais-je. J’ai finalement vu le film pour avoir une idée juste.

Réalisé par Greta Gerwig et co-écrit avec Noah Baumbasch « Barbie » c’est une population de poupées (personnages réels) vivant à Barbieland menant une vie joyeuse, après une soirée une Barbie va découvrir qu’elle n’est pas parfaite . Bannie pour son imperfection elle part dans un univers réel, persuadée qu’ainsi elle va retrouver son corps barbiesquement parfait. Ken veut l’accompagner, elle n’a pas le choix, elle est déjà en route quand elle le découvre sur la banquette arrière de la voiture rose. Barbie connaitra toutes les préoccupations de l’heure.
De symbole de la femme objet dans l’imaginaire de plusieurs, au fil de ce scénario Barbie change de caractère par la plume de Gerwig et Baumbasch. Une Barbie plus collée aux propos d’aujourd’hui, avec aussi quelques stéréotypes. Est-ce réussie ? je vous répondrais que le traitement de Gerwig redonne à Barbie un sérum de vérité et de jouvence qui va lui faire garder sa longévité sans se faire des rides. Avec une diversité de Barbie et de Ken, des numéros musicaux, des maisons couleur Bazooka (bubble gomme rose) d’une ville fantasque. Greta Gerwig manie cet univers kaléidoscopique avec habilité.
Résolument féministe avec le sentiment que les Ken aurait bien besoin d’une prise de conscience.

Aborder un tel sujet demande de l’audace, de la créativité et un éditorial clair, ce que Greta Gerwig a réussi avec cet univers bubble gum insufflant à Barbie un nouvel élan en l’inscrivant dans le climat et les préoccupations d’aujourd’hui. On peut dire qu’elle affiche un talent certain pour la réalisation et s’en sort indemne sans que le rose détonne sa carrière mais le magnifie. Mais est-ce que ça lui vaut de rafler le prix du meilleur film à un Nolan ou un Scorcèse ? Malgré tout je n’en suis pas sûre. Le film est en nomination dans plusieurs catégories. L’académie n’a toutefois pas nommé ni Margot Robbie, ni Greta Gerwig pour le prix de la meilleure actrice, une déception pour plusieurs. America Ferrera est nominée comme meilleure actrice de soutien et Ryan Gosling comme meilleur acteur de soutien.

Qui est Greta Gerwig ?
Greta Gerwig fait partie de l’univers cinématographique depuis une quinzaine d’années. Elle a tracé son chemin avec diverses co-écriture et co-réalisation. Elle aborde la réalisation en solo avec Lady Bird qui traite des tourments de l’adolescence (5 nominations aux oscars ), suivra Les quatre filles du docteur March en (2019) qui parle de la guerre de Sécession (Nominé aux Oscars) puis Barbie, un film qui résolument marque un point important de son parcours avec cette narration audacieuse et réussie avec en plus un sucés phénoménal au Box-office.
Barbie aborde le 21e siècle avec aplomb et réflexions nouvelles.
Finalement c’est une agréable surprise!
Même pour Barbie la censure a frappé !
Je ne pourrais pas terminer sans parler, sans dénoncer la censure dont le film a été l’objet
On se souviendra qu’à la sortie de Barbie cet été quelques pays ont jugé que c’était offensant d’avoir ce film sur leurs écrans. Frappé d’interdit pour atteinte à la morale, l’apologie de l’homosexualité, question géopolitique … Ces raisons sont évoquées tour à tour pour justifier la censure. Koweit, Vietnam, Liban, le Cameroun qui accuse le film de perversion des enfants. Sorti en Algérie, il a été retiré des écrans après un arrêté ministériel. Les Emirats arabe unis ont toutefois décidé de laisser sortir le film sur leurs écrans. Pas de sens la Censure !
Greta Gerwig continue sur sa lancée. En décembre dernier le Festival de Cannes annonçait que la Cinéaste, Scénariste, Actrice présidera le jury du 77e Festival de Cannes qui se tiendra du 14 au 25 Mai.
Barbie, durée 114 minutes. Produit par Mattel et Warner Bros, Barbie est l’un des films les plus rentables avec 1.44 milliard de dollars en 2023 au box office.
Attendons de voir ce que lui apportera la fameuse soirée du 10 mars !
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